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29/07/2005 - 21h25
             
Famine au Niger: l'alerte de l'ONU n'a pas été entendue à temps    
         
Bernard  Kouchner a déploré vendredi soir à Marseille, peu avant de s'envoler  pour le Niger avec 18 tonnes d'aide alimentaire, que l'appel de  l'ONU, qui avait dès la fin 2004 mis en garde contre les risques  d'une famine dans ce pays, n'ait pas été entendu plus tôt.
           
"Personne  n'a entendu l'alarme. Comme d'habitude, on pense que les Africains  sont pauvres et que c'est normal que les pauvres meurent de faim. Tout ça est dans la logique et on ne fait rien", a déclaré par  téléphone à l'AFP le fondateur de Médecins sans frontières, qui  devait décoller dans la soirée pour Mardadi (nord-est du Niger) à bord d'un Antonov 12 affrété par son association,
           
L'avion transporte 18 tonnes de denrées destinées spécifiquement aux enfants dénutris (nutriment enrichi et lait thérapeutique), qui seront distribuées en collaboration avec l'Association internationale contre la faim (AICF), dont le directeur général Benoît Miribel accompagne M. Kouchner.
           
Depuis le départ de Marseille d'un premier Antonov le 20 juillet, suivi de plusieurs autres rotations en provenance du Tchad, une centaine de tonnes de vivres ont pu être remises au Programme alimentaire  mondial (PAM) des Nations unies, a souligné M. Kouchner.
           
"L'aide s'accroît, la France envoie son ministre des Affaires étrangères, c'est une grande première", s'est-il félicité, estimant que "les ONG travaillent toujours plus vite que les Etats".
           
Le chef  de la diplomatie française Philippe Douste-Blazy, qui doit quitter  le Soudan pour se rendre au Niger, a annoncé vendredi que la France  allait acheminer dès samedi plus de 35 tonnes de vivres pour 30.000 enfants nigériens menacés par la famine.
           
"La France dit qu'elle va aider le tiers-monde et le budget du  développement diminue sans cesse", s'est cependant indigné M. Kouchner.
           
"C'est  triste à chaque fois de voir qu'on a fait des grands concerts, le grand cirque médiatique, et qu'on ne s'est pas aperçu qu'il y avait des choses à faire pratiquement. Ce qui compte c'est l'action, pas seulement la parole", a lancé l'ancien ministre.
           
Classé parmi les pays les plus pauvres du monde, le Niger est en proie à la  famine causée par une sécheresse persistante et une invasion de criquets pèlerins qui a détruit les récoltes de  2004.
           
La  famine, qui touche le tiers des 11 millions d'habitants, aurait pu   être évitée si la communauté internationale s'était mobilisée plus  tôt, selon l'ONU qui avait tiré la sonnette d'alarme dès novembre dernier.
           
© 2005             AFP
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